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11 juin 2007

Élections 2007 : premières analyses

DOSSIER ÉLECTIONS 10 JUIN 2007

Certes, les résultats des élections législatives du 10 juin 2007 dévoilent de très belles surprises – j’en avais déjà parlé hier dans le feu de l’action. Ainsi, Alain Destexhe obtient, au final, 79.813 voix, lesquelles offrent à l’excellent sénateur une prolongation de bail jusqu’en 2011. En outre, l’unique parti libéral réalise une très bonne percée lors de son premier test électoral : Jean-Marie Dedecker et sa LDD récoltent un siège au Sénat et cinq à la Chambre.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue les divers scandales et points négatifs qui ont émaillé cette campagne. Aujourd’hui, je n’analyserai pas les résultats dans une pure logique politicienne ; je m’attarderai, au contraire, sur les graves problèmes structurels qui ont miné la présente campagne. Dans un premier temps, je reviendrai sur les media francophones dont la propagande fut, et reste, scandaleuse. Ensuite, je critiquerai, exemple à l’appui, l’iniquité du système électoral particratique de notre pays décadent.

Commençons donc par observer le comportement des grands media traditionnels. Avant les élections, pas un seul ne demanda un cordon sanitaire autour du PS ; pas un seul n’appela à l’alternance ; pas un seul n’osa dire que même le programme du FN était plus moderne dans son socialisme que celui du PS. Pourtant, il y avait de quoi. Voici deux ans maintenant que pas un mois ne passe sans qu’un élu du P$ ne soit inculpé pour cause de vol ou de violence. Peut-être la presse en fit-elle ses choux gras quand les échéances électorales étaient lointaines. Toutefois, lorsque deux inculpations tombèrent au cours de la dernière semaine avant les élections, nos courageux journalistes firent passer ces informations décisives au second plan de la campagne, parfois même en justifiant les actes criminels de leurs mécènes. Ils n’oublièrent pas, en tout cas, de dicter consciencieusement aux citoyens, dont on s’en remettait à « l’intelligence », la voix du boulevard de l’Empereur affirmant répétitivement que ces « cas isolés » ne devaient pas cacher tous les socialistes « honnêtes » effectuant « du bon travail ». Ils omirent aussi de mentionner Namur, Liège (Ans), le mari d’Onkelinx ou l’ex belle-sœur de Di Rupo. Etc. Lorsque, un soir, l’on entendit un sondage conclure à la chute du PS, les journalistes aux abois ne se privèrent pas pour cracher sur la méthode y adoptée. Ils savaient en effet toute l’influence que pouvait causer le moindre frémissement graphique dans la tête de centaines de milliers d’électeurs. Partant, quelques jours plus tard, ils publièrent leurs propres sondages aux méthodes infaillibles, avec un PS largement vainqueur et un SP.A en bonne forme, trompant par là les citoyens sur les véritables enjeux de la campagne. Bref, vous l’aurez compris, la presse francophone fut à la botte du pouvoir avant la campagne. Toute ? Non. Un petit hebdomadaire bruxellois, gratuit qui plus est, résistait – et résiste encore – à l’envahisseur socialiste : la Tribune de Bruxelles. Il serait injuste de ne pas le mentionner : Baudouin Peeters, son rédacteur en chef, n’hésita pas à demander l’alternance lors d’un édito fort remarqué (vous pouvez le télécharger ici).

Las ! Il risque bien de rester seul lors des semaines, mois et années à venir. Les media francophones poursuivent en effet leur œuvre de conditionnement et de déculturation contre vents et marées. Dès aujourd’hui, on l’a lu dans la presse, on l’a entendu à la télévision : le vrai vainqueur des élections, Jean-Marie Dedecker, lorsqu’il n’est pas qualifié de « populiste » ou d’ « ultra-populiste », se voit taxé de « très extrémiste » et assimilé à l’extrême droite. Or, comme je l’ai démontré dans un billet récent, JMDD et sa liste n’ont strictement rien à voir avec le Vlaams Belang et les autres mouvements d’extrême droite. À cet égard, je suis fort content d’être le seul francophone à avoir décrypté son programme : tous les petits curieux du net (des centaines sur les vingt-quatre dernières heures) qui souhaitent découvrir la surprise d’hier tombent automatiquement sur ma page, île de vérité dans l’océan propagandiste de nos journalistes complices ! C’est sur cette note positive que je conclurai la première partie du billet. Passons à présent à ma critique ciblée du système électoral actuel.

Si, d’un côté, la presse s’encanaille avec le cerbère tchernobylien, ça n’empêche pas, d’un autre côté, chaque tête du monstre quinticéphale de bloquer par prudence la montée d’éléments perturbateurs jusqu’au cerveau. Parfois, les mesures en question échouent. Ainsi, le liberticide Didier Reynders a raté ce week-end sa tentative de réduire au silence le libéral Alain Destexhe. Il ne fut pourtant pas loin de réussir son (sale) coup. Il fallut effectivement attendre qu’un sixième siège tombe in extremis dans l’escarcelle du MR au Sénat pour que le sénateur Destexhe, pourtant l’un des plus gros faiseurs de voix en francophonie belge, puisse renouveler son mandat. La faute, non seulement au tyrannique Reynders, mais aussi au système électoral sur lequel s’est appuyé le mentor réformateur (attention, contrepèterie). Le système de vote en case de tête n’est qu’une façon de faire primer le parti sur le candidat : il n’apporte rien d’autre que cette servitude individuelle au Tout que doit constituer le parti. Cette fois-ci, l’injustice fut évitée de peu. Imaginez à présent si tel n’avait pas été le cas : toutes nos voix destinées à AD – et non au MR – auraient néanmoins contribué à renforcer ce parti statolâtre, sans que notre héraut ne puisse siéger au Sénat. C’eut été un véritable déni de démocratie. Par conséquent, pour l’assainissement du système, l’abrogation de cette règle constituerait un sérieux pas en avant.

DOSSIER ÉLECTIONS 10 JUIN 2007
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Commentaires
P
Le fait de siéger au sénat n'est pas forcément un problème, dans la mesure où cette assemblée s'exprime sur des matières qui concernent tout le territoire. <br /> <br /> Toutefois, il est vrai que les problèmes de l'économié régionale sont traitées à ce niveau.<br /> <br /> En fait, je serais ravi de voir AD siéger à la région. Pourquoi n'est-ce pas le cas? Je l'ignore, mais il faudrait le lui demander. Ou à son parti.
M
Félicitations au Sénateur Alain Destexhe pour sa réélection qui ne soufre aucune discussion. Toutefois, une petite interrogation : si celui-ci aime à critiquer presque uniquement ce qui se passe au niveau régional, pourquoi ne va-t-il donc pas siéger dans l'hémicycle en rapport avec ses critiques ? A savoir, au Parlement régional bruxellois et non au Sénat.
W
Xime: "Mais encore plus pour celui-ci, vu le manque total de rigueur dont on fait preuve ses auteurs."<br /> <br /> ...
X
Xime : "Comme dans le cas de la 'corroboration' de beaucoup de sondages d'ailleurs."<br /> <br /> Wali : "Il est quand même dingue que l'on critique le seul sondage qui avait raison; sans dire un mot sur les autres."<br /> <br /> ...
W
D'accord avec ta dernière phrase. LLB me fait d'ailleurs bien rire tous les trois mois en analysant des hausses ou baisses dix fois inférieures à la marge d'erreur.
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