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19 juin 2007

Libertad Digital

Libertad Digital est un journal numérique édité intégralement en espagnol (castillan) depuis le 8 mars 2000. Il est défini comme libéral conservateur et jouit d’une grande influence parmi la droite hispanophone. La Oficina de Justificación de la Difusión (OJD)[1] le considère comme l’un des principaux journaux d’information en nombre de lecteurs. Il est même celui qui a le plus d’audience parmi les médias purement digitaux sans édition papier. Je me permettrai de vous le présenter aujourd’hui en cinq points.

1. Origines

L’idée de Libertad Digital naquit dans les derniers jours de novembre 1999, via l’initiative d’un groupe soutenant depuis quelques années une revue théorique appelée La Ilustración Liberal (support papier). Ce groupe, informel et basé sur des relations préalables d’amitié, était animé par le journaliste et commentateur radiophonique Federico Jiménez Losantos, le journaliste Javier Rubio et José María Marco, directeur de la revue. L’économiste et juriste Alberto Recarte, qui allait assumer la présidence de Libertad Digital pour son expérience en gestion des aspects entreprenariaux que nécessitait le projet, était également originaire de ce groupe.

Javier Rubio assuma la direction exécutive pour mettre en marche Libertad Digital en mars 2000, avec un personnel comprenant seize rédacteurs. En outre, un groupe nourri de journalistes et professionnels de la communication hispanophone contribua en souscrivant des actions. La première édition vit le jour le 8 mars 2000.

Quand le projet fut consolidé, une nouvelle génération de jeunes libéraux s’y incorpora. Elle fut surnommée « l’éclosion libérale » par Juan Carlos Girauta, l’un des collaborateurs actifs de Libertad Digital.

L’actionnariat initial était composé de deux groupes se répartissant le capital à parts égales : le Grupo Intereconomía de Julio Ariza, d’orientation catholique, et le groupe d’orientation libérale formé, entre autres, par Federico Jiménez Losantos, Alberto Recarte et Javier Rubio. Par la suite, Libertad Digital réalisa une augmentation de capital s’élevant à 486.000 EUR – montant représentant 50 p.c. du capital social – et une offre publique de souscription d’action d’une valeur de 5,34 millions EUR.

2. Le journal

Indépendamment de l’information quotidienne, Libertad Digital est défini comme un journal d’opinion. Il compte presque cent collaborateurs fixes, lesquels font naître en moyenne douze colonnes par jour. Depuis janvier 2005, le quotidien dispose même d’un supplément spécial (lundi au vendredi), traitant de sujets comme la politique extérieure, la culture, la religion et les idées.

Le journal est structuré en sections : national, international, société, économie, sports et Internet. L’actualisation des informations est constante de 7 heures à minuit. Libertad Digital est principalement nourrie par les nouvelles d’agences de presse même si, dans certaines sections, l’on mène à bien des tâches de recherche.

3. Ligne éditoriale

La ligne éditoriale du journal est définie comme libérale et conservatrice. Ses nombreux collaborateurs occupent presque tout le spectre de la droite politique. En effet, l’on y trouve à la fois des libéraux classiques, mais aussi des néo-conservateurs, des chrétiens et des libertariens. Il existe même une section de « gauche libérale », signée par Antonio Robles. En dépit des différences d’opinion, tous se rejoignent « dans les fondements libéraux et dans l’option pour la liberté et l’individu comme valeurs maximales de la société. »[2]

En politique espagnole, c’est également un journal libéral conservateur défendant le concept de nation espagnole et les valeurs traditionnelles (en ce compris l’idée de nation venant des Cortes de Cádiz[3]). En cela, il coïncide, grosso modo, avec le cadre sociologique du Parti Populaire. Toutefois, Libertad Digital a su maintenir des positions critiques contre le PP à diverses occasions, tant lorsqu’il se trouvait au pouvoir que lorsqu’il siégeait dans l’opposition. Le journal se montre critique également envers le PSOE et les nationalismes périphériques. Il s’oppose aussi frontalement au processus de dialogue entre le gouvernement socialiste et l’ETA.

Enfin, relevons que Libertad Digital fut également l’un des médias pointant les contradictions de la version officielle des attentats du 11 mars 2004.

4. Liens

Des collaborations ont lieu avec des libéraux et conservateurs américains (comme la Heritage Foundation et le Cato Institute). Régulièrement, Libertad Digital fait écho de nouvelles, éditoriaux et entrevues effectués ou publiés dans des médias libéraux ou conservateurs, comme le Wall Street Journal ou Fox News.

5. Bibliographie

Une bonne source d’information à propos de Libertad Digital (gestion, promoteurs, antécédents, contexte politique rendant propice l’éclosion du journal, etc.) :

Juan Carlos Girauta, La eclosión liberal, Ediciones Martínez Roca, Madrid, 2006.

Le dernier chapitre (p. 270 à 295) est intégralement dédié à Libertad Digital ; il fut élaboré à partir d’une entrevue avec Javier Rubio, le directeur du journal.


[1] Il s’agit d’une entreprise chargée du contrôle des tirages et de la diffusion de différents moyens de communication en Espagne, parmi lesquels la presse.

[2] en los fundamentos liberales y en la opción por la libertad y el individuo como valores máximos de la sociedad.” (J.C. Girauta, La eclosión liberal, Ed. Martínez Roca, Madrid, 2006)

[3] L’on entend par l’expression Cortes de Cádiz l’assemblée constituante siégeant dans la ville de Cadiz (Andalousie) de 1810 à 1814, durant la guerre d’indépendance d’Espagne. Elles créèrent un nouveau système politique basé sur le principe de souveraineté nationale, avec la monarchie comme forme de gouvernement, mais avec séparation des pouvoirs.

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