Après élections (5). Particratie, démocratie et vote majoritaire
Ne trouvez-vous pas surprenant d’entendre les media francophones, en principe panégyristes de la démocratie, critiquer une intervention parlementaire dans le cadre d’un dossier politique ? Les voici qui se plaignent, ici et là, que le Parlement, par un vote en commission de l’intérieur, ait osé se prononcer sur un dossier que n’a pas initié le gouvernement – quelle outrecuidance ! Seraient-ils donc particrates plutôt que démocrates ? Poser la question, c’est y répondre.
Le système démocrate des sociétés modernes fut conçu, à son origine, pour fonctionner sur base parlementaire. Lentement, il a dévié vers un regroupement du pouvoir entre les mains d’un petit nombre. Le pouvoir n’étant plus partagé en infimes petites parts mais en énormes morceaux, il dériva, comme bien souvent, vers la plage de la violation constante des droits naturels des individus. Soit. Nous connaissons les tenants et aboutissants totalitaires de nos sociétés modernes ; le présent blog en a déjà relevé des centaines. Pour une fois que fonctionne le système parlementaire, renaissant de ses cendres le temps d’une journée, je m’attarderai sur la démocratie, symbole de la loi du plus fort. Le récent vote « flamands » contre « francophones » illustre en effet parfaitement la perversité de ce système. Celui-ci permet effectivement qu’une majorité, sous le couvert du principe démocratique, puisse opprimer la minorité et attenter, par là, à ses droits naturels. Entendons-nous bien : très loin de moi l’idée que les flamands sont des diables et les francophones de petits anges. Au contraire : les esclaves et prisonniers du système belge sont bel et bien les flamands, si l’on réfléchit en termes communautaires. D’ailleurs, une partie de leurs revendications s’avèrent tout à fait légitimes. Toutefois, lesdits flamands peuvent aussi, par exemple lorsqu’ils vomissent leur nationalisme ridicule, devenir extrêmement dangereux pour la liberté des autres. Comme quoi, il n’est pas si difficile de trouver un point commun aux deux grandes communautés du pays : leurs dirigeants asservissent les individus par des mesures contraires au libre-choix et empruntent, par là, chacun de leur côté, la route de la servitude.